Témoignages 4
Bernard Fromaget
Histoire de Henri Pétonnet
Je suis né dans la maison Petonnet, habitée actuellement par Joël Debelle ; la plus grande partie haute de la maison était occupée par la famille Petonnet, nous avions en location la partie « ras de rivière » sauf ma chambre qui est devenue le cabinet dentaire de Joël Debelle dans une période plus récente. Dans cette chambre, il y avait deux portes, la première à l’intérieur était condamnée de part et d’autre par des armoires, la seconde donnait à l’extérieur telle que l’on peut la voir actuellement.Je me souviens du jour où Monsieur Henri Pétonnet a été arrêté, c’était au mois de juin 1944. Les Allemands fouillaient le rez de chaussée de leur maison, c’était le matin, j’étais dans ma chambre, ils ont défoncé la porte de séparation violemment, ce fut la peur de ma vie ! Finalement ils ont trouvé Monsieur Henri Pétonnet au premier, lisant le journal (grand militant socialiste, conseiller général et conseiller municipal), et qui a été emmené à la Kommandantur (au coin de la rue Picanthème et de l’avenue de la plage), vite arrêté et déporté. Personne ne l’a revu, nous avons appris qu’il était mort à Dachau à la Libération.
Histoire d’un bombardement allié
Avec mon complice Bernard LALLEMANT, nous étions partis à la plage pour faire quelques « bêtises » d’où nous revenions trempés été comme hiver….. Nous regardions un train de marchandises allemandes passer sur le pont en direction de la gare et soudain des avions de chasse « les deux queues du diable » se mirent à bombarder le train, nous avons couru nous cacher sous le pont …. Ma grand-mère Branger est arrivée en courant pour nous mettre à l’abri ; dans la journée, j’ai appris par mes parents que c’étaient des avions canadiens.
Vivonne a failli subir le même sort qu’Oradour
Vivonne a vécu une journée effroyable pour la population et pour ma famille début 1945. Une journée commençait comme les autres et soudain une détonation ! Le père Gobet et mon père étaient à proximité. Ils ont été tout de suite arrêtés et emmenés à la Kommandantur pour les passer à la question. Les Allemands en place depuis plus de 4 ans, connaissaient bien la population mais des renforts avaient été envoyés composés par des Sikhs complètement fanatiques (Légion SS de l’Inde Libre ).« Ces enturbannés » voulaient « griller » tous les habitants. Monsieur le Doyen BAUDOUIN est venu témoigner qu’un pneu avait éclaté devant lui, sa parole de religieux a sauvé la ville