Témoignages 8
L’abbé Hilaire Baudoin
Rapport sur le passage des Allemands dans la commune
« Vivonne, pendant 4 ans a été occupée par les Allemands sans incident grave.
Au cours de leur passage en exode, août-septembre 1944, la commune a été miraculeusement protégée et n’a pas subi de dommages importants, bien que tous les bois étaient occupés par les maquis. Aucun habitant n’a été fusillé, aucune maison incendiée, deux jeunes qui ont été blessés par balles mais sans gravité. Seuls des dégâts matériels ont été commis, beaucoup de chevaux réquisitionnés avec des charrettes et des harnais.
Pourtant les Allemands ont été menaçants et durs pour la population. Le 25 août, les troupes hindoues arrivaient en ville. Le pneu d’une bicyclette d’un soldat éclata violemment, en face de la porte du presbytère. Croyant qu’on avait tiré sur eux d’une fenêtre d’en face, toutes les rues de la ville, pendant 30 minutes furent mitraillées. Les habitants étaient cachés chez eux. Il n’y eut aucun blessé mais des dégâts matériels.
Après les coups de feu, quand je sortis dans la rue huit Hindous ayant à leur tête le commandant arrivaient tenant des grenades incendiaires à la main, ils se disposaient à mettre le feu aux maisons. J’ai pu parler à l’officier, et après une demi-heure d’explications il finit par céder à une supplication. Il rappela ses hommes.
Deux jeunes gens conduits au remblai de la voie ferrée, près de la gare par les Hindous pour être fusillés (on les accusait d’être du maquis) ont pu être sauvés par Mr le maire, Mr le Comte de Clermont- Tonnerre .
Nous avons vécu trois semaines sous la terreur mais nous en sommes sortis indemnes grâce à la discipline de la population, le dévouement des autorités civiles et religieuses. Monsieur le maire, son adjoint Mr Auguste Gautreau ont acquis la reconnaissance de la commune. Ils ont accompli leur devoir de patriotes au risque de leur vie ».
Chanoine Baudoin, curé doyen de Vivonne