Ainsi pour la bourrellerie que nous exercions mon père et moi il nous avait été recommandé pour l’obtention des bons matières de vouloir bien effectuer auprès des clients le relevé du nombre de chevaux et de boeufs de travail dont nous avions à entretenir l’harnachement, mais la quantité octroyée, inférieure aux besoins, obligea à des réparations de fortune comme avec du vieux cuir de récupération.
Il nous fallait, par manque de matière, dresser une liste d’attente des clients qui, pour certains, essayaient de nous soudoyer, mais nous n’avons jamais cédé et la clientèle fut servie toujours à son tour. A titre indicatif nous avons dû effectuer des réparations insolites comme la réparation de pneus de vélos.
En cette fin d’année 1942 on recensa les bicyclettes avec l’attribution d’un titre de propriété qu’il fallait montrer à chaque contrôle de police ainsi qu’une plaque. Durant l’année les agriculteurs durent subir une nouvelle réquisition de chevaux et cela se poursuivra l’année suivante. En 1942, sur 26000 chevaux de plus de trois ans présentés aux Allemands, 8% fut acheté, c’étaient les chevaux âgés de 5 à 9 ans, les plus beaux. L’on a dû utiliser alors les boeufs de travail.