Vivonne sous l’occupation

Vivonne sous l’occupation

L'année 1942- la relève

Les engagements volontaires de 1941 n’ayant pas eu le succès escompté, le gouvernement de Vichy institue la rèlève dès le 22 juin.Des affiches nous incitent à partir travailler en Allemagne: le départ de trois volontaires permettra la libération d’un prisonnier L’occupant précise sa demande en hommes pour la France : 250 000, répartis comme suit : 150 000 spécialistes et 100 000 pour l’organisation TODT chargée d’exécuter les travaux de défense principalement sur les côtes.

Avant la fin décembre dans la zone occupée de la Vienne ,il n’y eut que 104 hommes et 71 femmes à répondre à cette demande. Face là encore au faible succès le 4 septembre 1942 l’état Français promulgue une « loi sur l’utilisation et l’orientation de la main d’oeuvre » qui précise que tous les hommes âgés de dix huit à cinquante ans et les femmes célibataires âgées de vingt et un ans à trente cinq ans seront mobilisés pour « effectuer les travaux que le gouvernement jugera utile pour l’intérêt supérieur de la nation ». Cela débouchera sur le service du travail obligatoire ou S.T.O. créé par Laval le 16 février 1943. Déjà pour éviter le départ certains se camouflent dans les campagnes.

Les problèmes de ravitaillement. 

Voici maintenant presque trois années de guerre et le ravitaillement est de plus en plus difficile car l’occupant prélève davantage de nourriture et matériaux de toutes sortes, fer, cuir, tissus; blé, farine, café, chocolat, charbon, sucre, viande, beurre, pommes de terre, vin, articles écoliers, essence, pétrole… La commune a dû assurer la distribution des cartes de ravitaillement à tous les habitants selon leur âge.

Les occupants à la plage de Vivonne

Selon ces critères chaque personne se voit attribuer, par exemple des quantités différentes de pain ; 100 grammes par jour pour la catégorie E (0 à 3 ans), 200 pour les J 1(3 à 6 ans) et V, 275 pour les J1 et J2 (6 à 9 ans) et A (adulte), 350 pour les J 3 ( 13 à 21 ans), T (travailleurs) et C (cultivateurs). Chaque carte contient un feuillet composé de petits tickets à détacher lors de chaque achat. Selon les difficultés du ravitaillement les tickets ne seront pas toujours honorés comme pout la viande : les communes urbaines auront une ration de 180 grammes par semaine, les rurales seulement 125.

Plus de ligne de démarcation

La France est entièrement occupée à partir du 11 novembre 1942.Les artisans et les commerçants possèdent des cartes de ravitaillement pour acheter les marchandises dont ils ont besoin, bons matières pour le cuir (cordonniers, marchands de chaussures et bourreliers), pour le fer, le bois, les pointes…

Montée des couleurs place du champ de foire

Ainsi pour la bourrellerie que nous exercions mon père et moi il nous avait été recommandé pour l’obtention des bons matières de vouloir bien effectuer auprès des clients le relevé du nombre de chevaux et de boeufs de travail dont nous avions à entretenir l’harnachement, mais la quantité octroyée, inférieure aux besoins, obligea à des réparations de fortune comme avec du vieux cuir de récupération.

Il nous fallait, par manque de matière, dresser une liste d’attente des clients qui, pour certains, essayaient de nous soudoyer, mais nous n’avons jamais cédé et la clientèle fut servie toujours à son tour. A titre indicatif nous avons dû effectuer des réparations insolites comme la réparation de pneus de vélos.

En cette fin d’année 1942 on recensa les bicyclettes avec l’attribution d’un titre de propriété qu’il fallait montrer à chaque contrôle de police ainsi qu’une plaque. Durant l’année les agriculteurs durent subir une nouvelle réquisition de chevaux et cela se poursuivra l’année suivante. En 1942, sur 26000 chevaux de plus de trois ans présentés aux Allemands, 8% fut acheté, c’étaient les chevaux âgés de 5 à 9 ans, les plus beaux. L’on a dû utiliser alors les boeufs de travail.