Témoignages 3
Josette rivalière
Josette Rivalière partait (alors qu ‘elle habitait à GRENIVE) chercher le lait chez Mme et Mr METAYER avant d’aller à l’école à JOUARENNE et à pied le soir.
Pour le pain, elle allait le chercher au RECLOU en passant par les bois pour ne pas être vu par les Allemands. Elle passait de l’autre côté de la rivière avec un bateau que son père faisait traverser pour rejoindre le pont de Roulieul puis la Salle et le Reclou.
Elle se souvient des tickets de laine et de chocolat chez Mme LEONARD qui redonnait les tickets qu’elle avait en trop.
Témoignage recueilli par Jean Roussel
Lucette Cartreau La vie pendant l’occupation
La scolarité pour nous quatre s’est faite à Château Larcher chez les Filles de la Sagesse au Couvent. L’école n’avait que 2 classes situées au-dessous car le reste du Couvent était occupé par les Allemands.
De Baptresse, nous parcourions le trajet en petit groupe en galoches, notre repas sous le bras. L’hiver, nous glanions le bois sur le chemin car les Sœurs étaient pauvres en ravitaillement. Le matin, à tour de rôle, nous allumions le poêle et dégelions les encriers.
Mon père allait travailler à Vivonne dans la scierie Devautour qui était située juste après chez Gagnaire actuellement. Jamais l’un d’entre nous n’est retourné à Charleville-Mézières.
Témoignage recueilli par Chantal Queron
Ginette Lucqiaud née Fayoux en 1929 à Champagné Saint Hilaire, arrivée à l’âge de 5 ans à Vivonne Histoire du quartier Bellevue
Au début de l’avenue de Bellevue, existait déjà la maison, actuellement occupée par le Docteur Jean-Pierre Baillargeat, qui appartenait lorsque nous sommes arrivés à Vivonne (parents et 5 enfants 4 garçons et une fille) à la Famille Hénault et Artasse. Puis trois fermes, sur toute la partie gauche, occupaient successivement les espaces jusqu’en haut où se trouvent les écoles actuellement. La ferme Rageau, la ferme Pasquet et la nôtre la ferme Failloux. C’est dans cet espace que les Allemands avaient déposé l’artillerie lourde et le canon mitrailleur.
Histoire des jeunes filles au pré
Nous étions plusieurs jeunes filles emmenant les vaches à paître dans les prés bordant le Clain, nous tricotions et papotions une fois installées dans un bon endroit ; un jour deux soldats, petits et les yeux bridés habillés d’uniformes disparates avec des insignes allemandes, nous ont agressées ; la plus courageuse les a affrontés tout en nous disant « Fuyez, allez vous réfugier chez Thubert » nous avons couru jusqu’au garde barrière, suivies par notre amie et les deux soldats. Mr Thubert nous a cachées et s’est barricadé. Heureusement un témoin ayant vu la scène de loin, avait couru prévenir les parents les plus proches puis la Kommandantur; la population arrivait rapidement avec des fourches mais les soldats motorisés sont arrivés avant pour les maîtriser. Vite ramenés, ils ont été fusillés. Nous les appelions les « mongols » à cause de leurs yeux bridés et j’ai appris plus tard qu’ils étaient probablement japonais.
Témoignages recueillis par Chantal Queron