Le bombardement

Le bombardement

C’était une journée splendide (un vendredi) avec les réfugiés on remarque des soldats, les voitures et Des camions. De plus, cet après-midi les réfugiés sont moins nombreux et c’est curieux, car inhabituel, des convois militaires viennent du sud et de Lusignan. L’un d’eux un convoi d’artillerie remonte vers Poitiers, l’autre un convoi sanitaire se dirige vers Gençay. Au carrefour de la rue de la mairie et de la grand-rue c’est un peu l’embouteillage. Le premier convoi est arrêté depuis la maison Artas jusqu’à l’Anjouinière sur la nationale 10. Il cherche à se placer exactement sur la ligne de résistance. Au nord de Vivonne il s’étire tout au long de l’avenue de Paris, au visage différent de celui d’aujourd’hui : de la maison Artas sise au carrefour de la route d’Iteuil et du château d’eau, on peut voir près du chemin qui mène à la ferme de Bellevue une carrière ; à la place du groupe scolaire se dresse des baraquements en bois au nombre de six à huit puis le stade et la campagne. La route dans son trajet dans le bourg est bordée en partie de platanes et d’acacias, la déviation ne sera construite que dans les années 1950.

Le long de l’avenue de Paris sur le côté droit en à l’envers Poitiers stationnent des camions et des canons. Entre autres, un canon et son affût de munitions qui sont garés devant la maison Artas ; un autre camion est garé devant la petite rue entre la maison du Docteur Dufour (ancien cabinet du docteur Baillargeat). Des soldats consomment au café René Marcel (Le café du rond-point). A ce moment nous ne savions pas que les Allemands sont déjà dans la Vienne dans la région de Moncontour et de Loudun. La population est sortie et observe les militaires. Monsieur Garnier devant les dépendances de la maison Artas discute avec les militaires qui appartenaient au même régiment que son fils, et dont il était sans nouvelles. La mère bellot connue, sous le nom de mère Canada à la porte de sa maison basse face à la maison Chassin, regarde elle aussi les soldats tout comme le père Bourcier, jardinier qui discute avec les soldats entre les maisons Robert et Dufour.

Surviennent alors, en rase-mottes des avions ennemis qui bombardent et mitraillent les troupes. Ils passent sur Saint-Aubin, lâchent une bombe qui n’explose pas et repartent vers le nord, Tout cela en quelques secondes… toute la population sort dans les rues, court vers les abris. En haut de la grand-rue et vers l’avenue de Paris nous apercevons un nuage noir s’élever au-dessus des maisons.

L’avion responsable:

Junkers Ju 87 Le Stuka (abréviation de Sturtzkampfflugzeug, qui signifie “bombardier en piqué” en allemand)

Il ne nous est pas permis d’approcher mais des camions brûlent. La maison Robert est écroulée ainsi qu’une partie de la maison Dufour. Les fils électriques et téléphoniques jonchent le sol. Toutes les vitres ont volé en éclat. Il y a de nombreux morts et blessés. Dans la maison Robert, totalement écroulée, la propriétaire est retrouvée blessée légèrement (quelques cassures). Dans la petite rue à côté, Monsieur Bourcier gît sous les décombres. L’aumônier du régiment est retrouvé vivant sous le camion récitant son chapelet. Il participe ensuite aux secours apportés aux soldats blessés et auprès des mourants il sera le dernier réconfort. Plus haut, devant la maison Artas, monsieur Garnier gît sur le trottoir, tout comme madame Bellot, tués par les balles et les éclats de bombe. Le percepteur, Monsieur Hilaireault est blessé par balle à sa fenêtre (cabinet du docteur Venault). Des soldats Morar, Puillandre, Leigne, Leblay, Rousset, Daguet, Alpha (Kindia) Ferré, Meune, Judas, Letestu, des civils Kissinger, Vezzoli, Rowwelgard, Aubry et 4 inconnus. Dans le cimetière de Vivonne sont enterrés les soldats Raimbeault et Fontas.

Ce seront 15 corps de militaires qui seront identifiés ainsi que trois civils tués vers l’Anjouinière. Combien de soldats ont disparu ? Combien, parmi les blessés emmenés à l’hôpital de Poitiers sont décédés ? Le convoi sanitaire qui venait de la route de Lusignan a reçu une bombe à hauteur de l’actuelle maison Perwuelz. A Jorigny dans le virage, en haut de la côte une bombe a frappé la maison Boileau (première maison en retrait dans le petit chemin à droite de la route). Dans le virage 2 soldats en moto sont tués ainsi qu’un civil Monsieur Aubry, réfugié à Vivonne.

Ce 21 juin 1940 sont morts à Vivonne les soldats Raimbeault, Leblay, Puillandre, Leignel,  Daguet, Judas, Alpha (Kindia) Camara, Mousard, Ferré. Devant le café René Marcel, le soldat Léger et deux jours plus tard le corps du soldat Frontas sont retrouvés sous les décombres de la maison Robert. Sur la RN 10 à l’Anjouinière les civils  Vezzoli, Rwel, et Durotoy, avenue de Paris, Madame Bellot et Messieurs Garnier et Boursier; à Jorigny les soldats Morard et Tourniac, le civil Aubry et 4 corps non identifiés. La mairie a dressé une liste de papiers retrouvés sur des blessés et des personnes non identifiées lors de ce bombardement.

La liste de militaires laisse penser que ce groupe, chargé de retarder l’avance ennemie, était constitué d’éléments d’unité qui s’étaient dispersés durant la débâcle.

Les corps furent déposés à la mairie et dans les locaux scolaires proches. La commune face a ce nombre important de morts, dut créer un cimetière. Installé au bas de la côte de Jorigny après le premier jardin sur la droite en bordure de la voie ferrée. Il reçut les dépouilles. La commune s’efforce de transmettre aux familles l’avis de décès mais il est difficile de nouer le contact avec l’exode. La réponse de l’épouse du soldat Léger en témoigne : la date de naissance et le numéro ne concordent pas. Elle précise qu’elle a vu le nom de son mari sur une liste de prisonniers. Cependant son espoir de le retrouver vivant est très mince puisque la dernière lettre reçue a été postée à Vivonne le 21 juin.

À ce sujet, monsieur Gautreau alors adjoint au maire, monsieur Louis Roussel bloqué par les événements à Poitiers, nous a dit à mon père et à moi qu’il avait posté la lettre d’un soldat mort dans le café Marcel.

A la demande de familles à la recherche d’un des leur décédé, on procéda à l’ouverture des inconnus. Ainsi le soldat Letestu fut identifié lors de la recherche du soldat Nanty. A la suite de cette découverte en transféra les cercueils des autres soldat inconnus au cimetière de Vivonne dans une fosse avec au-dessus des croix noires portant le mention « Militaires inconnus ». Finalement le cimetière de Jorigny est désaffecté : les derniers corps reposant dans les cimetières familiaux et militaires. Par la suite on verra que le cimetière de Jorigny sera encore utilisé.

Immeuble Grand 'rue

Il ne nous est pas permis d’approcher mais des camions brûlent. La maison Robert est écroulée ainsi qu’une partie de la maison Dufour. Les fils électriques et téléphoniques jonchent le sol. Toutes les vitres ont volé en éclat. Il y a de nombreux morts et blessés. Dans la maison Robert, totalement écroulée, la propriétaire est retrouvée blessée légèrement (quelques cassures). Dans la petite rue à côté, Monsieur Bourcier gît sous les décombres. L’aumônier du régiment est retrouvé vivant sous le camion récitant son chapelet. Il participe ensuite aux secours apportés aux soldats blessés et auprès des mourants il sera le dernier réconfort. Plus haut, devant la maison Artas, monsieur Garnier gît sur le trottoir, tout comme madame Bellot, tués par les balles et les éclats de bombe. Le percepteur, Monsieur Hilaireault est blessé par balle à sa fenêtre (cabinet du docteur Venault). Des soldats Morar, Puillandre, Leigne, Leblay, Rousset, Daguet, Alpha (Kindia) Ferré, Meune, Judas, Letestu, des civils Kissinger, Vezzoli, Rowwelgard, Aubry et 4 inconnus. Dans le cimetière de Vivonne sont enterrés les soldats Raimbeault et Fontas.Ce seront 15 corps de militaires qui seront identifiés ainsi que trois civils tués vers l’Anjouinière. Combien de soldats ont disparu ? Combien, parmi les blessés emmenés à l’hôpital de Poitiers sont décédés ? Le convoi sanitaire qui venait de la route de Lusignan a reçu une bombe à hauteur de l’actuelle maison Perwuelz. A Jorigny dans le virage, en haut de la côte une bombe a frappé la maison Boileau (première maison en retrait dans le petit chemin à droite de la route). Dans le virage 2 soldats en moto sont tués ainsi qu’un civil Monsieur Aubry, réfugié à Vivonne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce 21 juin 1940 sont morts à Vivonne les soldats Raimbeault, Leblay, Puillandre, Leignel,  Daguet, Judas, Alpha (Kindia) Camara, Mousard, Ferré. Devant le café René Marcel, le soldat Léger et deux jours plus tard le corps du soldat Frontas sont retrouvés sous les décombres de la maison Robert. Sur la RN 10 à l’Anjouinière les civils  Vezzoli, Rwel, et Durotoy, avenue de Paris, Madame Bellot et Messieurs Garnier et Boursier; à Jorigny les soldats Morard et Tourniac, le civil Aubry et 4 corps non identifiés. La mairie a dressé une liste de papiers retrouvés sur des blessés et des personnes non identifiées lors de ce bombardement.

La liste de militaires laisse penser que ce groupe, chargé de retarder l’avance ennemie, était constitué d’éléments d’unité qui s’étaient dispersés durant la débâcle.

Les corps furent déposés à la mairie et dans les locaux scolaires proches. La commune face a ce nombre important de morts, dut créer un cimetière. Installé au bas de la côte de Jorigny après le premier jardin sur la droite en bordure de la voie ferrée. Il reçut les dépouilles. La commune s’efforce de transmettre aux familles l’avis de décès mais il est difficile de nouer le contact avec l’exode. La réponse de l’épouse du soldat Léger en témoigne : la date de naissance et le numéro ne concordent pas. Elle précise qu’elle a vu le nom de son mari sur une liste de prisonniers. Cependant son espoir de le retrouver vivant est très mince puisque la dernière lettre reçue a été postée à Vivonne le 21 juin.

À ce sujet, monsieur Gautreau alors adjoint au maire, monsieur Louis Roussel bloqué par les événements à Poitiers, nous a dit à mon père et à moi qu’il avait posté la lettre d’un soldat mort dans le café Marcel.

A la demande de familles à la recherche d’un des leur décédé, on procéda à l’ouverture des inconnus. Ainsi le soldat Letestu fut identifié lors de la recherche du soldat Nanty. A la suite de cette découverte en transféra les cercueils des autres soldat inconnus au cimetière de Vivonne dans une fosse avec au-dessus des croix noires portant le mention « Militaires inconnus ». Finalement le cimetière de Jorigny est désaffecté : les derniers corps reposant dans les cimetières familiaux et militaires. Par la suite on verra que le cimetière de Jorigny sera encore utilisé.

 

Ce seront 15 corps de militaires qui seront identifiés ainsi que trois civils tués vers l’Anjouinière. Combien de soldats ont disparu ? Combien, parmi les blessés emmenés à l’hôpital de Poitiers sont décédés ? Le convoi sanitaire qui venait de la route de Lusignan a reçu une bombe à hauteur de l’actuelle maison Perwuelz. A Jorigny dans le virage, en haut de la côte une bombe a frappé la maison Boileau (première maison en retrait dans le petit chemin à droite de la route). Dans le virage 2 soldats en moto sont tués ainsi qu’un civil Monsieur Aubry, réfugié à Vivonne.

Cimetière de Jorigny