Suite à l’armistice le département de la Vienne fut partagé en deux parties, séparées par la ligne de démarcation (1). Elle s’étirait à une vingtaine de kilomètres à l’est de la ligne Bordeaux-Paris. C’était une véritable frontière, • gardée par les troupes d’occupation aux points de passage par postes fixes et entre ces postes par patrouilles armées’ . Ainsi que le montrent les cartes suivantes ce fut la partie la plus riche en production agricole du département qui fut sous la botte allemande. La population connaît de nombreuses réquisitions bovins, porcs, fourrages, tout cela pour nourrir les troupes d’occupation et leurs animaux. Il leur faudra produire, aussi pour le reste de la population (villes et monde rural) et cela avec moins de bras (les hommes prisonniers).
A partir de ce moment la mairie doit toujours suivre les ordres du nouveau gouvernement de Vichy et veiller à appliquer à la lettre les circulaires de l’occupant. La tâche des élus et, en particulier, celle des maires ne fut pas de tout repos. Ils étaient seuls responsables de l’application des directives face aux préfets et aux Allemands, tout en essayant de les atténuer pour les administrés.
A leur arrivée, début juillet, les Allemands réquisitionnèrent des logements : l’hôtel de la Croix Blanche dont la grande salle fut occupée par la kommandantur et les chambres par les officiers. Les autres officiers se logèrent chez l’habitant et les hommes de troupe dans les baraquements, route de Poitiers. Des granges et des écuries furent réquisitionnées pour les chevaux et le matériel. Par la suite la kommandantur s’installa aux moulins de Vivonne. Vounant, bien qu’habité par la femme et les enfants du propriétaire dut héberger, les officiers supérieurs. Dans la maison Boutineau (actuelle maison Gazeau) fut installée l’infirmerie et elle fut, pour cela, ornée dune croix rouge.