Les débuts de l’occupation Juin 1940 -Juin 1941

Les débuts de l’occupation Juin 1940 -Juin 1941

Vivonne à l’heure de Vichy et de l’occupation

La réorganisation administrative

Suite à l’armistice le département de la Vienne fut partagé en deux parties, séparées par la ligne de démarcation (1). Elle s’étirait à une vingtaine de kilomètres à l’est de la ligne Bordeaux-Paris. C’était une véritable frontière, • gardée par les troupes d’occupation aux points de passage par postes fixes et entre ces postes par patrouilles armées’ . Ainsi que le montrent les cartes suivantes ce fut la partie la plus riche en production agricole du département qui fut sous la botte allemande. La population connaît de nombreuses réquisitions bovins, porcs, fourrages, tout cela pour nourrir les troupes d’occupation et leurs animaux. Il leur faudra produire, aussi pour le reste de la population (villes et monde rural) et cela avec moins de bras (les hommes prisonniers).

A partir de ce moment la mairie doit toujours suivre les ordres du nouveau gouvernement de Vichy et veiller à appliquer à la lettre les circulaires de l’occupant. La tâche des élus et, en particulier, celle des maires ne fut pas de tout repos. Ils étaient seuls responsables de l’application des directives face aux préfets et aux Allemands, tout en essayant de les atténuer pour les administrés.

A leur arrivée, début juillet, les Allemands réquisitionnèrent des logements : l’hôtel de la Croix Blanche dont la grande salle fut occupée par la kommandantur et les chambres par les officiers. Les autres officiers se logèrent chez l’habitant et les hommes de troupe dans les baraquements, route de Poitiers. Des granges et des écuries furent réquisitionnées pour les chevaux et le matériel. Par la suite la kommandantur s’installa aux moulins de Vivonne. Vounant, bien qu’habité par la femme et les enfants du propriétaire dut héberger, les officiers supérieurs. Dans la maison Boutineau (actuelle maison Gazeau) fut installée l’infirmerie et elle fut, pour cela, ornée dune croix rouge.

Photo souvenir des vainqueurs

Le retour des démobilisés

Avec le mois de septembre arrivent les soldats démobilisés mais aussi les noms des décédés, ainsi Henri Joseph et le soldat Mornet tués en Belgique en mai 1940. Nous apprenons aussi que 85 Vivonnois sont retenus prisonniers en Allemagne (200 pour l’ensemble du canton qui ne rentreront pour la plupart qu’à la fin de la guerre). Cinq décéderont dans les camps ou dans un hôpital français par accident ou par maladie. Ce sont André Chevalier mort en Allemagne en 1941, Jean Pautreau, Georges Roy, le soldat Burkef morts en Allemagne et Albert Guillon décédé à l’hôpital de Mâcon.

Aide aux prisonniers

Devant le nombre de prisonniers et pour aider les familles qui devaient envoyer un colis de ravitaillement on constitua un comité de secours aux prisonniers. Dirigé par monsieur Audiger il se chargera pendant toute la guerre, d’adresser, à chacun et chaque mois, un colis contenant quelques denrées difficiles à obtenir car rares. Cela s’opéra grâce à la bonne volonté de toutes les associations locales et des nombreux bénévoles. L’organisation de spectacles en permit le financement. Il est sûr que certains de ces colis furent détournés par l’armée allemande. Lors de la retraite ennemie en 1944 l’envoi fut impossible.

Roger Chabanne 3° à partir de la gauche

Les sociétés organisent des spectacles pour récupérer de l’argent et envoyer des colis. Roger Chabanne 3ème à partir de la gauche.

(1) Vivonne, comme les deux tiers du département, était placée sous l’autorité administrative militaire allemande.