Biographie

Biographie

FERNAND GIRAUD (1907 – 1932), AVIATEUR 

Fernand Giraud, est né le 9 juin 1907 à Neuville du Poitou. Il passe une partie de son enfance à Vivonne dans le sud de la vienne où son père est muté chef cantonnier. Grand, 1,92 mètre environ, athlète, simple et affable, il aime le sport, notamment le foot qu’il pratique dans l’association sportive vivonnoise. Ancien élève du lycée de Poitiers, il est l’un des premiers membres de l’aéro-club du Poitou. C’est ici que s ‘affirme sa véritable passion pour la carrière d’aviateur.

Un pilote billant

 Entre avril et août 1926, à l’âge de 19 ans, il est boursier de pilotage à l’école d’Angers où il sort en tête de sa promotion. En 1927, il est dirigé sur Istres pour suivre son perfectionnement pendant trois mois. I1 est ensuite affecté pour le temps de son service au 35ème régiment de Bron , 15 ème et 16ème escadrille section entraînement sous les ordres du commandant Girier. Immédiatement, il se révèle être un excellent pilote sur des avions comme les Spad VII chasse, Breguet Bidon, Pothez…Un peu plus tard, il entre au 34 ne régiment du Bourget dans la première escadrille comme sergent où il compte parmi les as du groupe du capitaine commandant Pierre Weiss. (Ce dernier, grand aviateur, nommé ultérieurement lieutenant colonel est aussi écrivain.) Giraud connaît alors une période particulièrement active : il sillonne la France tous azimuts, atterrit sur tous les terrains et attire l’attention du commandement grâce à de très brillants voyages individuels confirmant sa grande sûreté de pilotage et ses dons de navigation.

Un vivonnois dans les airs

Pour anecdote, le sergent Giraud atterrit, au cours des vacances scolaires estivales en 1928, à Vivonne, son village, au lieu-dit Praire (actuellement terrain de camping) à bord d’un Pothez 14 ou 21. Il effectue quelques parachutages de colis au-dessus du domicile de ses parents (2 rue Pierre et Marie Curie à Vivonne).

Le tour du continent

En 1931, un voyage de 41 étapes autour du continent africain conforte sa maîtrise professionnelle grâce au succès de cette expédition difficile et souvent périlleuse au cours des 250 heures de vol effectuées dans des conditions climatiques parfois pénibles au dessus de régions souvent inexplorées. C’est, en effet, un très opportun et magnifique périple que le comité de l’entente française, présidé par M. D’estailleur-Chanteraine, va entreprendre. L’équipage de l’avion parrainé par le Général Hergault se propose de réaliser un circuit de 36 000 kms, avec à son bord le chef d’expédition M. D’estailleur-Chanteraine, le navigateur commandant Weiss, le mécanicien M. Mistrot et le sergent Giraud comme pilote. Avant le départ, celui-ci fera goûter à la duchesse de Guise les sensations du vol. Après la bénédiction en présence des autorités du moment, le 8 avril 1935 dans l’après-midi , l’équipage prend enfin le départ sur un monoplan Farman 190, moteur Lorraine 240 CV Mizard, muni de freins Messier, d’une hélice métallique Levasseur et de compas Vion. Pendant 16 jours, soit 12 heures de vol effectif, cet audacieux itinéraire leur permet de survoler l’Espagne, le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée, et d’effectuer le survol du littoral entre Conakry et l’Afrique équatoriale française jamais tenté. C’est en 3 jours et demi que Brazzaville et le Cap sont reliés par l’Angola et le Damaraland.

Entre ces étapes, dans le bas Congo, l’avion, pris dans une violente tornade, s’abat au sol, le train d’atterrissage brisé, l’hélice tordue et hors d’usage : tel est le bilan de cet accident qui aurait pu être tragique. L’avion est dépanné avec des pièces, acheminées par paquebot, de métropole française jusqu’à Brazzaville. Le périple continue, ralliant le Cap au Caire, ce qu’encore aucun avion n’a réalisé jusqu’alors.

Le temps du succès

Le monoplan se pose enfin au Bourget, à 15h55, le 17 juillet 1931, après plusieurs mois d’un superbe voyage« Fernand Giraud vient de se classer parmi les très grands pilotes de l’aviation française » annonce le journal Les Ailes, n°533 du 3/09/1931 en conclusion de l’article de Georges Houard.

L’accident

Dans la nuit du 27 au 28 juin 1932, au retour d’un long vol de nuit dans la région du nord de la France, le gros bombardier bi-moteur piloté par le sergent Giraud se trouve pris dans un violent orage. A la suite d’une forte décharge électrique, l’avion qui vole à 500 mètres perd brusquement de l’altitude et dans un piqué inexpliqué se fracasse au sol aux alentours de la Chapelle en Serval. Seul des trois hommes à bord l’adjudant Burce réchappe de la chute; mais le lieutenant Michel est grièvement blessé. Quant au sergent Giraud, il est mort à son poste, foudroyé.

Les obsèques

 Le 30 juin 1932, ses obsèques sont célébrées à Senlis et l’inhumation a lieu à Vivonne le 2 juillet. D’Estailleur-Chantereine, tenant à rendre hommage à son ancien compagnon du tour d’Afrique, vient le saluer une dernière fois en vol à bord du Paris. D’un avion de l’aéro-club du Poitou où Giraud avait fait ses débuts, plusieurs gerbes seront larguées dans la fosse encore ouverte. La tombe du soldat aviateur Giraud se trouve toujours dans le cimetière de Picantème à Vivonne, proche de celle de ses parents.

Arrivée du corps en gare de Vivonne
Hommage militaire