Le périple du continent africain

Le périple du continent africain

Le Paris

 « En un mot, rentré au Bourget, le « Paris » avait couvert quelques 36.000 kilomètres. Une attaque de brume dans la Vallée d’Orihuela, avec la mise brusque de l’avion en perte de vitesse, entre deux Sierras, les tornades, les vents et les pluies du Golfe de Benin, les terrains minuscules ou mal dégagées, souvent les deux ensemble, le survol durant des centaines et des centaines de kilomètres, de la vierge et du désert, les typhons et les rafales locales, aux formes giratoires, si… personnelles et si décisives, de l’Océan…les moussons du Sud-Ouest combinés avec les vents d’Est, sur la presqu’île des Somalis et les tempêtes de sable de la Mer Rouge, réduisaient singulièrement les chances de succès de l’expédition.

A dix reprises, on nous a dit : Vous ne pourrez pas continuer… A dix reprises, nous avons été en droit de penser que les ailes ou les ailerons du F.A.L. allaient nous quitter. Ils ont tenu. Autant de fois, sinon plus, car les chaleurs humides des tropiques, les baisses subites de température du Sud, les hausses vertigineuses du Golfe d’A entre 60 et 70°, les tourbillons de sable surtout, devaient le mettre à mal ; nous avons escompté l’arrêt, normal, en pareil cas de notre moteur». Jamais, le « Mizar » ne nous a fait défaut. Bien mieux, depuis son remontage à Leopoldville par notre Mistrot, après notre accident d’atterrissage, il a tourné mieux encore, qu’a Toussus-le-Noble. Ainsi ses constructeurs méritent notre gratitude. Notre merveilleux « Lorraine » a trouvé le tuteur le plus avisé, le plus attentif, en Mistrot, comme j’ai rencontré en lui le collaborateur le plus dévoué, le plus calme, le plus solide. Fernand Giraud a été le pilote sûr, souple et robuste à son poste et d’une incomparable virtuosité sur les pires terrains dans les pires « bagarres » de l’air que je m’attendais, en effet à voir se révéler ».   (D’Estailleur Chantraine)