Arrivée des réfugiés lorrains

Arrivée des réfugiés lorrains

Pour notre département c’est sous la direction de Monsieur Robert Schuman député de la Lorraine que furent organisées la réception et la répartition dans les communes de la Vienne de tous les réfugiés lorrains. C’est donc courant septembre, que sont arrivés les réfugiés lorrains. Les jeunes de Vivonne, nous sommes allés les accueillir à la gare avec les moyens de transport de l’époque : brouettes, charrettes à bras, pour transporter leurs matériaux. Le boulanger par exemple, fait sa tournée en ville avec une brouette et en campagne, il utilise un char à banc ou une vieille camionnette. Les voitures sont très rares.

Henriette Bruneteau(Dejean), Irène Ulmer(Porcelette), Yvette Rochais (Multat), Emilie Fiedrich (Porcelette)

Invités par la mairie, comme toutes les personnes disponibles, nous nous rendons à la gare à l’heure prévue de leur arrivée. Je revois encore ces wagons à bestiaux ou ils étaient installés. Partis depuis bien longtemps de chez eux et ballottés de train en train, de gare en gare, avec leur baluchon, leurs valises pleines attachées avec des ficelles, les draps et des couvertures nouées aux quatre coins, le peu qu’ils ont eu le droit d’emporter, laissant à l’abandon leur maison avec tous leurs meubles, après avoir fait sortir des étables leurs animaux… nous les aidons à descendre du train et nous veillons à ce que chacun retrouve son précieux bien. Emmenés à l’hôtel de la Boule d’or où la municipalité leur fait servir des boissons chaudes puis dans leur famille d’accueil ou dans les locaux qui leur étaient destinés. Dans les jours précédents leur arrivée la commune avait lancé un appel pour prêter ou donner des lits, des matelas des couvertures, de la vaisselle, des meubles, cuisinières et logement pour vivre décemment. Ainsi nous avons accueilli à Vivonne une partie des habitants de Porcelette, commune proche de St Avold à quelques kilomètres de la frontière allemande. Elle est logée tant bien que mal dans les baraquements installés à l’emplacement actuel du groupe scolaire ou chez l’habitant.

Les deux communes vécurent ensemble jusqu’à la mi-septembre, date à laquelle ils durent rejoindre la Lorraine, comme leur ordonnait l’occupant. Cependant certains décidèrent de rester chez nous comme les deux instituteurs monsieur et madame Smith et leurs deux fils. Les classes et les offices religieux leur sont particuliers. Monsieur Robert Schuman futur ministre et chef de gouvernement vient leur rendre visite à Vivonne. Mai 1940 c’est l’arrivée de nouveaux réfugiés dans le plus grand désordre. Ils fuient, comme ils peuvent l’invasion et les bombardements.