1944: avions abattus au dessus de Vivonne

1944: avions abattus au dessus de Vivonne

Durant l’été 1944, les aviations alliées mènent de nombreuses opérations de strafing (mitraillage) : des chasseurs patrouillent sur les axes (voies ferrées, routes principales) à la recherche de cibles d’opportunité. C’est ainsi que le tunnel du Bâché est bombardé le 13 août par un Mosquito du 151ème squadron de la Royal Air Force, qui est abattu par la Flak. Le 31 août, c’est un Dauntless du groupe de bombardement GB 1/18 Vendée de l’armée de l’air française, basé à Toulouse-Balma, qui mitraille un convoi allemand à Vivonne. Touché par la DCA, il se pose en catastrophe. Le mitrailleur est tué, le pilote, blessé, est caché par les habitants de Marigny-Chémereau, malgré les menaces et les bastonnades des Allemands. Le pilote est ensuite évacué via Limoges. (1)

Le dimanche 13 août 1944 au milieu de l’après-midi, un Mosquito fut observé par plusieurs personnes de Vivonne et des environs. Roger Chabanne se trouvait à Vivonne sur le pont de la levée route de Château Larcher avec plusieurs autres personnes, lorsqu’il vit l’avion remonter la ligne de chemin de fer en direction de Poitiers. Le bimoteur fit plusieurs évolutions puis il fut la cible de tirs de mitrailleuses allemandes dont la batterie se trouvait sur le côteau en face de la Gare de Vivonne. Jacques Melin se trouvait avec Micheline Prouteau sur la route d’Iteuil à Aigne, au lieu-dit le bois Vezin et discutait avec Waska, sous-officier russe appartenant à un détachement d’Ukrainiens enrôlés dans l’armée allemande. Ils étaient une quinzaine stationnant près du tunnel des bâchées pour surveiller la voie ferrée. Ils virent l’avion effectuer des virages et larguer plusieurs bombes à l’entrée sud du tunnel faisant sursauter tout Le Monde. Weska et l’homme qui l’accompagnait se précipitèrent vers leur poste de garde. Jacques melin vit l’avion évoluer vers Vivonne lorsque lorsqu’il entendit de sourdes explosions. Il apprit le soir que le Mosquito avait été victime de la DCA allemande.

Touché et incontrôlable, l’équipage peut-être atteint, le Mosquito s’écrasa vers le village de la planche au nord de Vivonne, entre la route N 10 et celle d’Iteuil à Vivonne, près du chemin reliant Naslin à la Planche, 100 m avant le bois de la Planche. Robert Prouteau venant de Naslin en direction de la planche se dirigeait vers le lieu du crash lorsqu’il vit les Allemands, venant de Vivonne qui descendaient également.

Pour l’empêcher d’aller à l’épave, ils lui tirèrent dessus, le blessant légèrement à la main. Poussé par la curiosité, Jacques Melin revint en soirée pour voir l’épave. Il vit les deux aviateurs tués sur le coup, allongés côte à côte près des débris de l’avion.

Il fut indigné de voir des soldats de l’armée allemande frapper ces corps à coup de bottes. C’était un Mosquito du 151 Squadron. L’équipage était constitué du pilote, le lieutenant Edward Nelson Slade (26 ans Essex) et de Frank Heath (Leicestershire). Ils furent enterrés quelque temps dans un cimetière temporaire à Jorigny (Vivonne) où étaient déjà enterrés les soldats français victimes du bombardement allemand du 21 juin 1940. Puis les anglais exhumèrent leurs compatriotes qui reposent aujourd’hui dans le cimetière de Nantes à Pont du Cens (44).

Le mosquito
Devant la stèle

Ce jour-là, le 31 août 1944, j’étais allé, le matin à Jorigny. Je m’étais aperçu que la propriété de Vounant était occupée par des troupes allemandes importantes. Dans les prairies campent des soldats . Une batterie antiaérienne imposante (affûts surmontés de nombreux tubes) est tenue par des hommes prêts à riposter à toute attaque. Une autre défense est installée dans la prairie. Ce n’est pas une troupe désorganisée. Peut-être y-a-t-il un officier au château ?

En début d’après- midi un avion survole Vivonne. Je suis au pas de la porte, avant l’embauche, comme notre voisin. Nous voyions un petit avion volant assez bas au-dessus du bassin de la Vonne. Nous entendons un coup de mitrailleuse. Il fait un tour et revient dans le secteur. Malgré nous nous crions : « Attention ! ». les batteries allemandes crachent leurs balles. L’avion disparaît à nos yeux en direction de Poitiers. Nous apprenons qu’il a été touché et qu’il est tombé près de Marigny-Chemereau à La Moinerie. Un des aviateurs est mort, l’autre caché par les habitants du village alors en plein battage. Les Allemands surviennent, cherchent l’aviateur disparu, menaçent les hommes de les prendre en otage, mais personne ne parle et les Allemands repartent bredouilles. Pus tard il sera pris, par un ami de Celle-Levescault et conduit dans le maquis, où il pourra rejoindre Toulouse.

 

C’était un avion parti de cette base libérée, un Douglas SBD « Dauntless ».

Vivonne 6 septembre 1944, 18h00:  la foule célèbre le départ des Allemands. En tête du cortège des jeunes gens de l’Union sportive portent des gerbes de fleur.

6 septembre 1944 : la foule célèbre le départ des Allemands grand'rue

 

Un peu plus tard, la foule est devant le monument aux morts puis prend la direction du cimetière militaire de Jorigny où deux tombes de soldats anglais sont fleuries.

Les FFI sont acclamés ainsi que le nom du général de Gaulle.